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Self-Unfinished

du mercredi 27 au vendredi 29 mars 2002 à la Minoterie, théâtre de la Joliette

Production : In situ production et Le Kwatt
Co-productions : Substanz-Cottbus, TIF Staatsschauspiel Dresden Fonds
Darstellende Künste e.v. aus Mitteln des Bundesministeriums des Innern.
Avec le soutien de TanzWerkstaat Berlin et Podewill-Berlin.

de et par Xavier Le Roy d’après une collaboration avec Laurent Goldring musique Diana Ross
 

La fin est-elle le début de la fin ?
Le bas est-il le haut du bas ?
Le derrière est-il le devant de l’arrière ?
L’unité est-elle une multitude séparable ou inséparable ?
Le corps est-il une somme d’états ou une série de processus ?
L’organisation est-elle une désorganisation du désordre ?
La mémoire est-elle l’oubli du souvenir ?
L’espace est-il le vide du corps ?
La lumière est là pour voir.
Le devenir est-il une transformation de la ressemblance ?
L’informe est-il la matière de la forme ?
Le début est-il la fin du début ?

Xavier Le Roy,
août 98


 

Une chaise, un bureau, une bande son qui ne démarre pas. Un danseur, en bras de chemise, imite, avec force bruitages, le déplacement d’un robot. Un propos fort compréhensible, voire conventionnel, avant que la pièce de Xavier Le Roy ne bascule dans un saisissant espace mental. Cul par-dessus tête, le corps du danseur se métamorphose en temps réel en une série d’aberrations morphologiques hallucinogènes, images d’un organisme se reconfigurant selon des lois inconnues et selon un rythme inquiétant et inhumain, fait de longues stases, d’infimes déplacements et de reptations brusques. Par-delà la torsion qu’il effectue sur le "spectacle de danse", Xavier Le Roy ouvre un champ inédit où des données scientifiques et sociales se transfèrent et s’impriment dans l’imaginaire des représentations du corps.

Francois Piron
in le journal des arts de Connivence, 6e Biennale de Lyon


 

La scène, avec son éclairage fort ne donne aucune indication quant à la lecture, et le début avec l’homme mécanique est contrecarré par un retour à des tâches ordinaires : marcher, s’asseoir, éteindre le magnétophone. Les contorsions de la robe, quant à elles, nous offrent cette créature hybride extraordinaire qui nous confronte avec une multitude d’interprétations. Pour moi, elles se succèdent, devenant tour à tour, insecte, Martien, poulet, arrosoir, chenille et chrysalide, etc... Ce qui évite qu’il ne devienne un spectacle du style Pilobolus (un groupe américain qui combine les corps pour créer des bizarreries biomorphiques), ce sont les temps de silence et de repos, et les durées prolongées. Nous devons rester constamment attentifs, attendant le mouvement suivant. C’est comme regarder une araignée ou un escargot. Ton rythme pour cette partie est parfait : ce n’est pas pour ceux qui n’arrivent pas à se concentrer. D’une certaine manière, la métaphore de lutte ne me gêne pas ici. Peut-être à cause de la transformation plus totale du corps, la lutte est plus “réelle“, et certainement plus astreignante physiquement - donc “actuelle“ - que dans Narcisse*. D’autre part, l’action, plus que l’atmosphère (produite par la musique et l’éclairage), nous permet une interprétation. Mais cette fois-ci tu connais déjà mon parti pris à ce sujet.

Yvonne Rainer,
décembre 99