Jean Painlevé suit des études de médecine. Il se lie avec le groupe des surréalistes et commence à s’intéresser au cinéma en 1925. Il est le père fondateur du cinéma scientifique.
Ses oeuvres (plus de deux cents) représentent une synthèse réussie entre la science et le septième art. Dès 1925, il réalise un premier film, L’oeuf d’épinoche : de la fécondation à l’éclosion. Ses productions suivantes suivent la même thématique : le monde animal. Painlevé s’essaie à la réalisation d’une fiction avec L’Inconnue des six jours (1926) et s’autorise un autre écart en 1936 avec Barbe bleue, un film d’animation en collaboration avec le sculpteur René Bertrand, mais l’essentiel de son travail est voué aux documentaires. Le cinéaste apporte une dimension poétique et artistique à un genre habituellement boudé par les cinéphiles. Il montre un talent certain de metteur en scène, comme dans La Pieuvre (1928) qui évoque des passages des Chants de Maldoror de Lautréamont. Painlevé donne une dimension dramatique à l’animal en filmant les caresses de ses tentacules sur la tête d’une poupée ou sur un crâne. En 1933, il remporte son plus grand succès public avec L’Hippocampe, un film sur cet étrange cheval aquatique dont le mâle accouche dans la douleur. Lorsque survient la guerre, il suspend toute activité cinématographique pour s’engager dans la Résistance. En 1945 sort en salles Le Vampire, allégorie du nazisme à travers un document zoologique sur une chauve-souris d’Amérique du Sud. Painlevé récidive dans l’étrange avec Assassins d’eau douce (1946), où des insectes et des larves s’entre-tuent dans des mares. La bande-son (du jazz ou de la musique concrète) et les commentaires (certains sont des alexandrins) participent au lyrisme de ses films, notamment dans Histoire de crevettes (1964), où on assiste à la mue de l’animal laissant derrière lui sa carapace translucide. En 1982, il réalise un dernier film, Les Pigeons du square, véritable hommage au précurseur Marey qui décomposa les mouvements des oiseaux par une série de photogrammes.
Afin de produire et distribuer ses films, Jean Painlevé gére et dirige "Les Documents Cinématographiques" et "L’Institut de Cinématographie Scientiphique".
Autres activités
Jean Painlevé fonde en 1930, avec le docteur Claoué, la Fédération internationale du cinéma scientifique. De 1946 à 1956, il préside la Fédération française des ciné-clubs. Il a également été administrateur de la Cinémathèque française.
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