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Jeu de piste n°7 & 8 - Autour de Terpischore en baskets, post-modern dance et Vera Mantero and Guests

28 janvier 2003 à 19h
à la Friche Belle de Mai

Vingt ans après
"Nos vies actuelles ne sont intéressantes que par le biais de la comédie. Il y a un devenir-ludique de toute notre gesticulation individualiste et être « moderne » aujourd’hui, c’est, exactement comme du temps des Lubitsh et des Hawks, coller à ce devenir-là..."
Serge Daney
Devant la recrudescence des vols de sacs à main
 
Lorsque la génération des post-modern américains rue dans les brancards aux Etats-Unis, dans les années 1960, elle s’inscrit dans le rejet de la modern dance et de la danse classique à la suite de Merce Cunningham ; dans son sillage et contre lui qui ayant ouvert toutes les portes et la figure à contester dans la dissidence.
Les questionnements et transgressions généralement joueuses de cette génération n’en finissent plus de ressurgir plus ou moins explicitement aujourd’hui, dans un contexte politique différent. Quel est l’interaction entre la danse et son contexte politique au sens large ? Est-ce une question ?
 
Une phrase de Nijinski : Moi, je pense un peu, c’est pourquoi je comprends tous ce que je ressens". Et si le dualisme manifeste dans la réflexion de Nijinski ( c’est un danseur qui parle) était tout aussi ancré dans l’inconscient collectif que dans la dimension d’objet coûteux et accessoire suggéré par l’expression c’est sa danseuse ou la nuance de mépris moral implicite dans Et bien dansez maintenant
 
La création et la perception de la danse sont toujours emballées - comme les autres arts peut-être - dans un fatras historique, sociologique, idéologique, économique...bref, politique et culturel qui empêche de la voir telle qu’elle est elle même lui fait jouer des rôles. Si aucun spectateur ne s’étonne plus trop qu’elle ne suive pas la musique ou même qu’elle s’en passe carrément, on a plus de mal en France à éviter l’obligation de littérature ( interne et externe), de discours et la notion de dramaturgie, poétique ou théâtrale. Il faut que la danse « veuille dire » quelque chose, au sens premier. Mais à un autre niveau, que serait-il demandé à la danse de vouloir dire ?
 
Au cinéma, récemment, deux axes opposés : des sagas fantastiques - le Seigneur des anneaux ou Harry Potter - et des films d’apprentissage - Billy Elliott. Pourrait-on en déduire que le monde sera sauvé par des mâles pré-ados, à moins qu’ils ne choisissent de se sauver eux-mêmes, tout seuls, grâce à l’art. Dans ce dernier cas seulement, la danse est efficace et très photogénique. On est loin de Zarathoustra et du MLF réunis, mais on le savait, non ?
 
Alors ? Année 1960, discours, sauver le monde, comédie...
 
Le 28 janvier, soirée cinéma autour de Terpischore en baskets, de Sally Banes - que je suis bien contente d’avoir traduit - pour le plaisir de (re)voir certaines images en réactualisant les enjeux du Judson, 20 ans après la sortie du livre, 40 ans après certains des événements décrits.
 
Et le 20 février un jeu de piste avec Vera Mantero, qui a peut-être un autre point de vue sur la situation, puisqu’elle vient du Portugal !
 
Denise Luccioni,