ressources Denise Luccioni événement Jeu de piste n°9 & 10 - avec Olga Mesa puis Georges Appaix

Jeu de piste n°9 & 10 - avec Olga Mesa puis Georges Appaix

25 Avril & 22 Mai 2003 à 21h
à la Friche Belle de Mai

Du brouillard comme valeur
 
En lancement des Jeux de piste, je rêvais à voix haute que "la danse offre à l’amateur...un oculaire, un filtre, une grille de lecture." Autrement dit, il s’agissait de voir et de donner à voir le monde à travers la danse, et vice versa, c’est à dire en ouvrant le regard, d’ouvrir la pensée, tout en observant et commentant le dévoilement permanent d’un kaléidoscope qui a pour nom "danse".
 
Quelques mois et épisodes plus tard, l’aventure semble bien confirmer tout ce que l’identité de la danse a de fuyant, symbiose unique, indicible du corporel et du surprahumain. Cette par impossible, à exprimer sauf à tenter, comme dit Merce Cunningham en 1957, "d’épingler de la gelée sur un mur" ! Cette part strictement individuelle et universelle à la fois.
 
Alors, une question : si l’on ne peut dire ce qu’est la danse, s’en approche-t-on davantage en disant ce qu’elle n’est pas ? Pas sûr.
 
À la lecture de la litanie de Douglas Dunn(partiellement reproduite ici), on ressent un vertige très salutaire provoqué par ces affirmations simples et catégoriques qui s’annulent et démultiplient par là même le champ infini des possibles en détruisant jusqu’aux certitudes en béton.
 
Bref, où en sommes-nous après deux ans de Jeux de piste ? Dans le brouillard, heureusement, qui fuit les définitions définitives. Il y a du flou dans la grille de lecture énoncée (voir plus haut) Tant mieux.
 
Deux Jeux de piste ce trimestre : avec Olga Mesa,et un titre évocateur à plusieurs niveau, Ceci n’est pas mon corps,, et Georges Appaix,et son Non seulement,. En perspective le plaisir d’éviter les points sur les i et de glaner du côté de l’allusif, sous le signe du poétique corporel, musical, vocal, e tutti quanti.

Denise Luccioni,