Soixante heures de films, soixante heures de bonheur et un trésor inestimable : la collection Jo Milgram.
Depuis près de trente ans, et c’est unique au monde, il l’a rendue accessible à tous les publics, dans ces séances que Jean Rouch et Patrick Bensard ont nommées pour rire « l’Université du jazz ».
Une vie de passion pour le jazz, sous toutes ses formes, de la jam-session à la danse, du 78 tours au grand écran.
Ami de Boris Vian, d’Hugues Panassié, de Charles Delaunay et de Pierre Noury (le découvreur de Django Reinhardt), de Daniel Filipacchi et de Frank Ténot, Jo Milgram vibre devant « les big bands, les solistes, l’âge d’or du jazz, l’âme lumineuse des Noirs. Une âme heureuse… »
Il a commencé à collectionner les films dès 1970. « Si quelqu’un ne s’y était pas accroché, tout aurait disparu… »
Premières projections dès 1977, à l’Action Christine, avant l’inoubliable Histoire du jazz par le cinéma – plus de 140 séances programmées à Vincennes par Noël Hervé, jusqu’en 1993.
C’est ensuite la rencontre avec la Cinémathèque de la danse, où Jo propose d’organiser des projections, avant d’y déposer la Collection : « Ce dont Jo Milgram nous parle sans relâche, ce qu’il nous montre, c’est la légende dorée d’une époque disparue du jazz. »
Depuis la première séance à Chaillot, le 3 octobre 1987, d’innombrables soirées d’anthologie ont fait swinguer les foules, parmi lesquelles Clint Eastwood, à qui Jo a offert un jour des bobines inédites de son idole, Bird.
Érudit, passionné, intarissable, Jo présentait ses films avec l’intensité qu’il mettait en tout.
Comme il l’affirmait dans le Cercle, sur France 2, en 1999 : « Pour moi, Armstrong, sur l’écran, il est vivant ! Le cœur du jazz est l’amour que les musiciens ont en commun : c’est le partage – et cette fraternité par le swing débouche sur des images… ».