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Mémoires du Jazz : l’élégance noire

samedi 11 juin 2011 à 18h | jeudi 16, vendredi 17, samedi 18 juin 19h-23h | Salle Vallier

une programmation marseille objectif DansE en collaboration avec la Cinémathèque de la Danse.
Dans le cadre de la Carte Blanche à marseille objectif DansE, en partenariat avec le Festival de Marseille F/D/Am/M. 

PROGRAMME DE FILMS EN 3 PARTIES DIFFERENTES

1° Film [1h20mn] : diffusé sur grand écran
samedi 11 juin à 18h
2° Film « Jazz Ladies » [1h12mn] et 3° Film [25 mn] « Nicholas Brothers » : diffusés en installation
jeudi 16, vendredi 17 et samedi 18 juin de 19h à 23h, soit avant et après les spectacles de Alvin Ayley.

Mémoires du Jazz, images des collections de Jo Milgram avec Cab Calloway, Duke Ellington, Bill « Bojangles » Robinson, « Snake Hips », Les Nicholas, les Berry Brothers et tant d’autres tap-dancers dont la virtuosité acrobatique, l’ésotérisme des figures, des passes et des enchaînements, constituent le secret d’une écriture et d’une jubilation à jamais perdu.
Jean Cocteau disait que les rag-times étaient nés du mariage des rythmes russes et du sang noir. De même c’est en voyant répéter dans les cirques les acrobates venus d’Europe de l’Est que les tap-dancers apprirent la maîtrise technique et la rapidité vertigineuse avec laquelle ils allaient forger le génie de leur style. Ce fut désormais, pendant des années, un crépitement ininterrompu de danses où l’élégance, l’invention, l’audace se rassemblèrent pour créer les plus beaux numéros de music-hall du monde. Intense poésie de ces mouvements en perpétuels décalages, de ces corps gagnés par l’urgence. Point où nous retrouvons Joséphine Baker et son apparition dans la Revue Nègre de 1925 : dénudée, affranchie, la taille ornée de cette légendaire ceinture de bananes, elle allait, en une nuit, hypnotiser Paris puis l’Europe toute entière. Aussi émouvante et drôle qu’une chanson de Trénet, aussi intelligente et fantasque que les pages de Cendras ou les poèmes de Max Jacob…
 

Également précieuse, l’histoire de Mura Dehn, venue de Russie avant-guerre. Nous lui devons certaines des plus étonnantes prises de vue de jazz jamais réalisées. De la grande époque du Lindy-Hop, jusqu’aux breakers du Bronx, en près d’un demi-siècle elle a constitué une anthologie de danses jazz encore inédites en France : The Spirit Moves. Sans ces images pourrions-nous aujourd’hui encore avoir une idée du talent de ces couples anonymes, partenaires d’un soir, qui se lançaient sur la piste du Savoy lorsque le jazz était encore une musique pour danser ? Mura Dehn disait : « Je travaillais avec les danseurs de l’intérieur car le cœur du jazz est un mouvement de l’âme ».
 

A cette époque la danse était devenue l’écriture des anges.
 

Patrick Bensard, directeur de la Cinémathèque de la Danse, septembre 1987.

PROGRAMME COMPLET  (PDF - 92.5 kio)