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Quand on se retrouve entre nous chacun reprend sa place (En chantier)

en résidence au studio du 20 - 23 septembre

reprise 30 septembre 2021 Théâtre de La Criée

PARTENAIRES - SOUTIENS
KLAP- Maison pour la Danse, le Ballet National de Marseille, le CDCN les Hivernales, le Pôle Art de la Scène, ZINC - la Friche la Belle de Mai, la Grainerie-Centre des arts du cirque et de l’itinérance, le CIERES, Bibliothèque de l’EHESS-Centre de la Vieille Charité, la Cie la Zouze (pour leur accueil à Dans les Parages) et la Méta-Carpe (pour leur soutien à la conception des marionnettes). La DRAC PACA, le Conseil Général des Bouches du Rhône service SDPH, la Ville de Marseille – DAC, la Ville de Marseille – direction du Handicap, la Ville de Marseille – droit des femmes, L’ADAMI (aide à al acréation) et la SPEDIDAM (aide à la création chorégraphique et l’enregistrement de la musique originale). Le Collectif KO.com est soutenu par le Conseil Départemental des Bouches du Rhône.

Conception le Collectif KO.com Chorégraphie Manon Avram avec la participation des interprètes Fanny Avram, Lionel Bègue, El Hadi Guidoum, Bertrand Lombard, Gilbert Traina et Mélanie Vénino Lumière Julien Soulatre Musique Jérome Lapierre Création des marionnettes sombres Michael Cros et Nathalie Guichon (création de la seconde peau) Régie générale et régie plateau Manuel Buttner et Julien Soulatre Régie son Loïc Lambert

« Quand on se retrouve entre nous, chacun reprend sa place », s’inscrit dans un cycle de créations autour de l’exil et de l’accueil que mène Manon Avram depuis 2015.
Au plateau, un groupe de 6 individualités en compagnie de 3 marionnettes, invitent le public à questionner ses propres frontières, pour tenter de (re)trouver du commun.

Pour cette pièce qui témoigne d’adversité, entre résilience et résistance, Manon Avram est allée à la rencontre de personnes réfugiées à Marseille, d’une jeunesse en survie, mais pleine d’espoir. Elle s’est appuyée sur deux auteurs, le sociologue Abdelmalek Sayad et l’anthropologue Michel Agier, dont les écrits stimulent et déplacent notre vision sur les conditions d’exil et d’accueil. Sur scène, tout est affaire de places, de rapports d’influence, de jeux d’incidences voulues ou imposées, que le groupe partage avec le public. Dans ce lieu délimité par de simples dessins à la craie où chacun négocie son espace, il s’agirait peut être de transgresser les frontières. Entre soi et les autres, des équilibres s’effondrent et se retrouvent, pour tenter de (re)trouver du commun.

« Dans le contexte actuel qui n’a pu et ne peut toujours pas me rendre indifférente, il m’est apparu nécessaire d’aborder ce sujet sur scène. Ces jeunes gens échouant à Marseille après un long périple, questionnent par leur histoire, notre présence en tant qu’artistes et citoyens. Mais avant tout me questionnent, par cette incroyable envie de vivre, et de pouvoir encore rêver. Cet incroyable besoin de « reconstruire sur les décombres ».
De ces matériaux collectés lors des ateliers et de ce qu’il s’est révélé pendant nos entretiens sur ces deux termes tellement utilisés aujourd’hui - Identité et Culture – il en résulte deux points centraux : L’individu dans son rapport au groupe et l’individu dans son rapport à l’espace, ou plus précisément comment les limites ou les frontières de ces espaces engendrent des déplacements codifiés. Je parle ici de codes (sociaux, communautaires, familiaux….) qui permettent à tel ou tel groupe d’individu de fonctionner (tant bien que mal) et comment cet établissement peut s’écrouler tout à coup par le départ d’un individu ou l’arrivée d’un autre - L’autre, l’intrus, l’étranger, celui qui ne possède pas ces codes qui permettent de maintenir l’équilibre et de, par sa présence, va déséquilibrer l’ensemble. Et puis au fil du temps, un nouvel équilibre se reconstruit quand chacun a (Re)pris sa place (même malgré lui) pour finir par se déconstruire à nouveau et ainsi de suite.
J’entrevois au fil du temps, se dessiner l’omniprésence des frontières ; Frontières matérielles, celles de nos pays, celles qui structurent nos espaces de vie ou de survie, et qui par là orientent très fortement nos déplacements. Mais aussi ces frontières impalpables encrées dans nos peurs, qui régissent le rapport entre nous.
On pourrait donc, en rester là…
Exposer ce constat et espérer révéler les tenants et aboutissements de ce constat, du moins certains d’entre eux.
Mais il manque quelque chose, comme le besoin de pouvoir entrevoir une faille, d’ouvrir une porte (pour être plus optimiste), car ce qui reste présent dans les entretiens avec ces jeunes gens que j’ai rencontrés, c’est cette énergie et cette joie de vivre, par le fait même d’être encore vivant. »
Manon Avram