D’origine suisse, Thomas Hauert a été formé en danse classique et contemporaine à la Rotterdam Dance Academy. En 1991, il danse pour la Compagnie Anne-Teresa De Keersmaeker dans Erts, Un moto di Gioia, Mozart Concert Arias et Kinok. Ensuite, il se produit dans Ballroom et Projecto Z, deux chorégrahies de David Zambrano, De l’air et du vent de Pierre Droulers, Cahier de Michèle-Anne de Mey et dans le cadre de la programmation du projet Thé Dansant à Plateau.
En 1998, il créé sa compagnie ZOO et son premier spectacle Cows in space.
Il reçoit deux prix aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis.
Depuis, Thomas Hauert a créé plus d’une cinquantaine de spectacles : Hoboken Dans (1999) among them Jetzt (2000), Solo assisté (2000), Do You Believe in Gravity ? Do You Trust the Pilot ? (2001), Verosimile (2002), modify (2004), Walking Oscar (2006), Accords (2008), You’ve Changed (2010).
En 2011 et 2012, il explore des constellations plus intimes et des contextes inhabituels pour lui à travers les duos From B to B (co-créé avec la chorégraphe catalane Angels Margarit) et Like me more like me (co-créé avec le performer Scott Heron).
Il créé également en 2012 un solo pour le jeune public Danse étoffée sur musique déguisée, musique de John Cage( interprétée en direct. MONO, une création collective pour 8 danseurs et 1 danseur, a été créée en novembre 2013. En 2015, il créé son solo (sweet) (bitter) ainsi qu’une création collective The Measure of Disorder avec sept créateurs de Barcelone présentée lors du GRECFestival.
Thomas Hauert développe également une méthode d’enseignement à partir de sa pratique chorégraphique. Il enseigne à P.A.R.T.S. à Bruxelles et donne des stages dans le monde entier. En 2012-13, il est professeur invité à l’Institut d’études théâtrales de la Freie Universität de Berlin. En 2013, il est nommé responsable académique du nouveau Bachelor en danse contemporaine créé au sein de la Haute Ecole de Théâtre La Manufacture à Lausanne.
En 2013, il fait partie partie du projet Motion Bank, un projet de recherche sur deux ans mené par la compagnie The Forsythe Company pour stimuler la recherche des pratiques chorégraphiques.
Thomas Hauert est artiste en résidence à Charleroi/Danses et artiste associé au Kaaitheater à Bruxelles.
Il créée How to proceed en 2018. En parallèle à son travail pour ZOO, Thomas Hauert est invité à créer des pièces pour des ballet, écoles, théâtres. Le chorégraphe crée encore Hà Mais (2002) au Mozambique, ainsi que plusieurs pièces pour les étudiants de P.A.R.T.S et de la Trinity Laban Conservatoire of Music and Dance de Londres. A l’automne 2010, son spectacle pour le Ballet de Zurich, Il Giornale della necropoli est créé. En 2014, il crée Notturnino, une pièce pour la compagnie anglaise de danseurs invalides et non invalides Candoco.
Les recherches de Thomas Hauert et de ZOOfirst se développent à partir du mouvement, avec un intérêt particulier pour les processus basés sur l’improvisation qui explorent la tension entre la liberté et la contrainte, l’individu et le groupe, l’ordre et le désordre, la forme et l’informe. Thomas Hauert nourrit aussi un profond intérêt pour les relations entre la danse et la musique.
Les travaux de Thomas Hauert sont basées sur une résistance à la dichotomie judéochrétienne et cartésienne entre le corps et l’esprit. Pour lui, ce que la danse peut apporter à la culture et à la société, c’est justement une approche holistique du corps. Car elle est un art où le corps joue un rôle fondamental comme moyen d’expérimentation, de découverte, de compréhension et de communication de l’être humain et du monde. Et c’est là que gît son potentiel subversif. Cette compréhension de l’homme comme un organisme physique très complexe dont émergent la conscience, l’intelligence et l’intuition dirige tant la pratique chorégraphique de Thomas que sa relation au spectateur et sa philosophie de l’enseignement de la danse.
De cette conviction, découle naturellement le fait que pour ses spectacles, Thomas prend généralement comme points de départ des données purement physiques, liées à la création du mouvement individuel et collectif dans ses dimensions tant synchronique que diachronique. La pratique chorégraphique qu’il développe vise à complexifier sans cesse la création et la réception du mouvement des corps. Et ce mouvement complexe des corps, il faut le percevoir non comme une métaphore, mais justement pour ce qu’il est : une expression de la créativité de l’être humain.
Au fil des ans, la structure de la compagnie est restée très stable, plusieurs des danseurs originaux étant toujours présents. Cette longévité confère au travail de recherche du chorégraphe une profondeur que l’on rencontre rarement dans le domaine de la danse contemporaine aujourd’hui.