du mercredi 28 au samedi 31 mai 1997 au théâtre des Bernardines
Solos conçus et interprétés par Julyen Hamilton
L’idée des 40 monologues est née d’une série de solos improvisés que j’ai présentés en Suède en 1994, en première partie d’un programme du Groupe Floke de Göteborg.
Ces dernières années, j’ai réalisé de nombreuses performances seul ou en groupe, mais pour moi, ce qui caractérisait mes solos, c’est que chacun d’eux devenait en soi un tout, un travail pleinement abouti et finalisé. Ce qui me donna l’idée de concevoir toute une série de solos avec un objectif : chaque danse serait une entité en même temps qu’elle serait liée aux autres dans un grand espace-temps. A l’intérieur de cet espace-temps, la démarche et les intentions resteraient les mêmes mais la dynamique viendrait de l’accumulation des expériences vécues et de mon évolution personnelle.
Je n’ai pas préparé de thènes dans lequel puiser au moment du spectacle ; je ne me suis pas interdit non plus la répétition ... en fait, dans un nouvel élan créatif (et dans le juste contexte du moment), la répétition m’intéresse, car dans une situation différente, la même performance est intrinséquement autre.
Ces monologues sont immédiats, spontanés dans la forme, tout en étant au coeur de sensations et de pensées entretenues et muries avec le temps.
Le monologues a deux principales caractéristiques :
D’abord, c’st une seule personne qui fait connaître ses sentiments, ses pensées, ses sensations... un point de vue donc unique et singulier.
Ensuite, même s’il est seul, celui qui monologue n’est pas isolé puisque face à un public et que cette dynamique stimule des perceptions qui ne pourraient pas émerger autrement.
ainsi, le résultat est une réflexion privée mais ouverte à ce temps d’échange qu’est la représentation.
Danser suel devant un public pousse à la clarté, à la profondeur et à l’intensité, toutes choses souvent inaccessibles dans la solitude du studio. Voilà le paradoxe de ces solos : ils sont la voix d’un solitaire qui pourtant ne crée pas seul puisqu’il implique l’énérgie du spectateur dans l’expression de son point de vue.