mercredi 18 décembre à 21h | jeudi 19 décembre à 19h | friche la belle de mai
billetterie en ligne
http://www.mp2013.fr/evenements/2013/12/carmenshakespeare/
production Cie Olga Mesa // Hors Champ // Fuera de Campo | coproduction marseille objectif DansE, CCN de Montpellier Languedoc-Roussillon, Théâtre Pôle Sud [Strasbourg] | Partenaires complices/soutiens Festival Verão Azul [Lagos, Portugal], Centre des Rives / Autour de la Terre (Vaillant, France), Espace Darja R2D (Casablanca, Maroc), Instituto Cervantes (Casablanca, Maroc), GMEM Centre National de Création Musicale de Marseille, La Villa Bernasconi (Ville de Lancy-Genève, Suisse), FRAC Lorraine (Metz), transARTE, Fabrique de théâtre / Hall des Chars / Friche Laiterie (Strasbourg), XI Biennal de Artes Mediales de Santiago de Chile, IUNA (Instituto Universitario de Arte) de Buenos Aires, Tempo Festival (Rio de Janeiro)
La Cie Olga Mesa // Hors Champ // Fuera de Campo est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Alsace [aide a la compagnie 2013-14] et la Ville de Strasbourg
avec le soutien de l’Onda
image, dispositif chorégraphique, son et textes Francisco Ruiz de Infante et Olga Mesa avec Olga Mesa [corps interrupteur, corps nécessaire, corps opérateur et corps imaginaire] et Francisco Ruiz de Infante [corps nécessaire et corps opérateur] son extraits de l’opéra Carmen de Bizet [dir Georges Prêtre soprano Maria Callas, 1964] textes additionnels Sonnets 43 et 102 de William Shakespeare livret de Carmen [Henri Meilhac et Ludovic Halévy d’après Prosper Mérimée] images additionnelles : Google Maps invités extraordinaires Via la vidéo Noelia Fernández Rodiles (pianiste) via le son Marc Hwang [masseur thaï traditionnel, ex-danseur] direction technique Christophe Lefebvre
La chorégraphe et artiste visuelle Olga Mesa rencontre l’artiste multimédia Francisco Ruiz de Infante dans le cadre d’un labOratoire en janvier 2006 à Strasbourg pour intervenir dans un projet orienté vers les expérimentations corps/image/son/espace.
Tous deux originaires du nord de l’Espagne, ils connaissaient bien leurs travaux respectifs depuis longtemps. Après les nombreuses discussions et échanges de ces dernières années nait le désir de concevoir un projet en coréalisation : Carmen / Shakespeare.
Ce projet est le fruit d’un dialogue et d’une confrontation entre deux artistes qui ont le désir d’établir un métissage audacieux entre différents territoires de création pour composer un objet à multiples facettes, générateur d’histoires : un opéra contemporain ?
La sonorité des sonnets d’amour de Shakespeare, alliée à celle de l’opéra de Bizet [leurs multiples traductions versions et interprétations parfois très contradictoires] constituent le noyau explosif qui provoque et explicite des conflits de relations [intimes ou sociales] dans un monde [proche ou lointain] saisi par l’angoisse d’un futur incertain.
La production de ce projet va s’étaler sur trois ans et, au fur et à mesure de son tissage, apparaitront différents formats et temps publics : quatre pièces chorégraphiques autonomes [LES ACTES], des installations audiovisuelles, des interventions sur Internet et des laboratoires de création.
L’ACTE 1 du projet se concentre sur le fait d’expérimenter un champ de bataille. Là, nous traçons les sillons d’un poème fait de tensions et de complicités, d’interrupteurs trompeurs et de vibrations qui connectent réalités et fictions. Là, nous évoquons l’espace de la confiance. Là, nous tentons l’amour en criant et nous nous en protégeons aussi, en criant.
Dans cette pièce chorégraphique il ne s’agit pas d’interpréter [Carmen ? Shakespeare ?].
Il s’agit d’invoquer l’énergie d’un corps mythique et de tenter d’être possédé par lui, par son image, sa respiration, sa voix, sa chair…
Sur scène, un homme et une femme se trouvent à l’intérieur d’un piège technologique qu’ils construisent eux-mêmes ; cette « machine », activée et arrêtée en permanence, est un véritable troisième personnage de l’œuvre : les rituels cycliques qu’elle impose et dans lesquels s’emmêlent les personnages exacerbent des relations de désir et de pouvoir, de jeu et de manipulation.
Cet ACTE 1, celui d’un brouillard fait de minuscules cristaux de glace en suspension, parle de l’amour, de complicités, de résistances, d’accords et de conflits qui déterminent les relations au masculin et au féminin. Il parle d’une troublante [et belle] complexité profondément humaine.
Extrait
texte scène 4 / sonnet 43 [traductions... trahisons - les sens/les sons]
interlude
Il a dit [William Shakespeare] | Il dira [Robert Ellrodt] | ll dira aussi [François-Victor Hugo]
Il a dit : When most I wink, then do mine eyes best see, for all the day they view things unrespected.
Il dira : C’est quand ils sont fermés que mes yeux voient le mieux, car ce qu’ils voient au long du jour ne leur importent.
Il dira aussi : Quand je dors, mes yeux te contemplent en rêve et, s’éclairant des ténèbres, deviennent lucides dans la nuit.
Il dira : Mais toi, dont l´ombre peut rendre les ombres claires, ton corps forme de l´ombre, quelle vision heureuse. (…) Aux yeux aveugles ton ombre brille !
Il dira aussi : Ô toi, dont l’ombre rend si lumineuses les ombres, quelle apparition splendide formerait ta forme réelle à la clarté du jour agrandie de ta propre clarté. (…) Ton ombre brille ainsi aux yeux qui ne voient pas !
Il dira : Tous les jours me sont nuits quand je ne te vois point ; et les nuits des jours clairs quand tu parais en songe.
Il dira aussi : Tous les jours sont nuits pour moi tant que je ne te voie pas ; et ce sont de brillants jours que les nuits où le rêve te montre à moi.