ressources Claude Régy spectacle Chutes

Chutes

1992 - hiver

du jeudi 19 au mercredi 25 mars 1992 à 21h au Théâtre Toursky

Production les Ateliers Contemporains en coproduction avec, le théâtre Gérard Philippe Saint-Denis, le théâtre National de Bretagne, la Coursive/Scéne Nationale, le théâtre Garonne, le théâtre Toursky associé avec le théâtre les Bernardines, le théâtre de Lenche, Marseille Objectif Danse, le théâtre de la Minoterie et Thecif/Conseil Régional d’Ile de France avec le soutien du Ministère de la Culture/direction du théâtre-aide à la création, de l’ADAMI et de Pierre Bergé.

auteur Grégory Motton traduction de Nicole Brette avec la collaboration d’Evelyne Pieiller mise en scène Claude Régy création en France
décor Daniel Jeanneteau costumes Ann Williams lumière Dominique Bruguière son Philippe Cachia assistant à la mise en scène Didier Goldschmidt
avec par ordre alphabétique Rigoletto : Marc Bodnar Rob : Axel Bogouslavsky Carrol : Olivier Bonnefoy l’amie de Carrol : Laurence Camby Hetty : Christine Fersen l’homme de la tour : Marc François la secrétaire : Cyrille Gaudin l’agent de police : Daniel Jeanneteau l’amante espagnole : Martine Maximin le messager : Nichan Moumdjian Charlie : Sanvi Panou Clancy : Moussa Théophile Sowie l’écrivain : Graham Valentine Anita : Félicité Wouassi Geroninio : Oleg Yankovsky l’homme violent : distribution en cours
 

Comme chaque fois -mais c’est ici une langue très neuve- la mise en scène est dictée par le ton de l’écriture : morcellement et répétitivité, pauvreté et multiplicité des éléments.
Pour la distribution une foule où se retrouvent des mêmes visages, 22 personnages joués par 16 acteurs, des gens de tous âges à cette limite difficile des gens vrais, des gens de la rue (marginaux, errants, alcooliques irlandais, agent de police) et des acteurs aux dimensions infinies à partir d’un terrain banal (écrivain, police secrète, uniformes, star de la pub, pornographie ringarde).
Parmi les blancs et les roux irlandais, quatre jeunes noirs, des deux sexes. Pour le décor -56 tableaux brefs, rapides, juxtaposés- des évocations de lieux : rues, gares, quais, burger, fast-food, bureaux, trous sans fond, abîmes, toits, échelles, tours. Matériel nécessairement élémentaire, objets sur des fonds misérables ou dans des couleurs de fluos. Parfois rien.
Décor souvent créé par des bruits. Train, trafic, camions, survol d’un hélicoptère. Déferlement de l’eau.
Des musiques de juke-box.
Sur ces vérités de gens, d’objets, laisser se faire le travail des tons. Passer du souslangage informe ou monosyllabique aux tons de la débilité délirante ou prophétique, aux tons d’apocalypse apocryphes.
Cadavres ensanglantés. Toute-Puissance infirme et malfaisante. Souffrances et arrestations sur des montagnes aux noms de crâne.
Racines internes de la terre, fonds et surfaces des mers salées. Trou infini du ciel. Inversion du haut et du bas.
C’est se mettre devant un objet qui force à inventer des codes de représentation. Ce sera par la plus grande exactitude qu’on ouvrira l’espace où se perçoit ce que ressent notre monde de progrès : c’est qu’il n’y a plus de réalité.
Un moment du changement du monde. Entre commencement et fin.

Claude Régy