jeudi 9 juin à 20 à la Seita, Friche la Belle de Mai
Présentation de la soirée
Les pièces chorégraphiques réunies à l’occasion de ce spectacle véhiculent autant de statuts singuliers, par le degré même de « stabilisation » de leurs écritures respectives. Présentation scénique d’un atelier de composition (A.NOLTENIUS) ou pièce interrogeant la condition même du danseur (H.DAVID) ; projet révélant une poétique de l’espace « ciselée » au millimètre (H.ROBBE) ; réinvention scénographique de quelques pages d’un répertoire (F.FLAMAND) ou premières esquisses d’étudiants explorant leur créativité personnelle (Cartes Blanches) ces travaux sont aussi l’exposition des diverses expériences structurant leur formation.
Être spectateur de ces danseurs en devenir, émouvants dans leur découverte permanente d’eux-mêmes, c’est aussi entrevoir des personnes qui nous disent, par leur présence sans ambivalence, l’endroit exact où elles se situent sur le long chemin de l’engagement artistique.
Jean-Christophe Paré, directeur
1- SENSA
Chorégraphie : Agnès NOLTENIUS
Durée : 13 minutes
Musique : Montage sonore
Interprétation : Shaïnez ATIGUI, Marine FERNANDEZ, Marie PASTORELLI, Yukiko SAKAI, Yui SUGANO, Horng-yi LIEN, Chika NAKAYAMA, Melissa GUERIN, Haruka MIYAMOTO, Yumi SATO, Aya YASUDA, Floriane ZACCARIA, Charles DALERCI, Benjamin GOUIN, Samuel WATTS
De l’atelier mené par Agnès NOLTENIUS découle une composition sur le mode exploratoire. À partir de son matériau gestuel propre (sur arrière-fond d’une certaine culture de corps Forsythienne) elle oriente une composition/décomposition de l’espace relationnel entre danseurs, en appui sur diverses entrées sensorielles. Relations contraintes par la présence de quelques chaises révélant la solitude de chacun, aiguillonnant l’écoute de l’autre, plaçant les sens sous tension.
2- ESQUISSE
Chorégraphie et interprétation : Melissa GUERIN et Charles DALERCI
Musique : J.S BACH – Concerto Italien (extrait)
Durée : 6 minutes 30
Danse et architecture…Lisière imperceptible pour un espace construit, flottant, indéfini, simplement ouvert.
3- SURVIVE (THAT’S THE NOME OF THE GAME)
Chorégraphie : Hayo DAVID
Durée : 15 minutes
Musique : montage sonore
Interprétation :
Marie Pastorelli, Yui SUGANO, Melissa GUERIN, Charles DALERCI, Benjamin GOUIN, Samuel WATTS
Hayo DAVID s’interroge sur la condition du danseur. Habité d’un corps vieillissant, comment chaque jour donner sens au renouvellement de l’effort d’approfondissement de l’art de danser ? Comment un Sisyphe peut-il rouler perpétuellement son rocher vers le sommet d’une montagne qui toujours s’éloigne de lui ? Albert CAMUS nous guide sur la route de cette réflexion qui dit aussi de quoi se nourrit l’imaginaire artistique du danseur :
« Chacun des grains de cette montagne, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul forme un monde. La lutte elle-même vers le sommet suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux ».
4- KIIROI NAMI
Chorégraphie : Benjamin GOUIN
Musique : Ryoji Ikeda ; Ryuichi Sakamoto
Danseurs : Haruka MIYAMOTO et Benjamin GOUIN
Durée : 8 minutes
Quand l’eau déborde…
5- CITY LIFE
Concept/Chorégraphie : Frédéric Flamand assisté de Hayo David & Yasuyuki Endo
Musiques : Steve Reich, Camille Saint-Saëns, Biosphere
Images Vidéo : Steeve Calvo
Durée : 13 minutes
Interprétation :
Marie Pastorelli, Yukiko SAKAI, Yumi SATO, Yui SUGANO, Melissa GUERIN, Haruka MIYAMOTO, Charles DALERCI, Benjamin GOUIN, Samuel WATTS
Petite forme chorégraphique imaginée par Frédéric Flamand avec la complicité de Hayo David et Yasuyuki Endo pour les élèves du DNSP de l’Ecole Nationale Supérieure de Danse de Marseille.
« Ayant rêvé, ils partirent à la recherche de la ville, ils ne la trouvèrent pas mais ils se retrouvèrent ensemble : ils décidèrent de construire une ville comme dans leur rêve. » Italo Calvino in « Les Villes invisibles »
Premiers signes de l’état de danse dans la splendeur de sa fragile apparition, l’eau et l’air sont, autour et au cœur d’un cygne, ce que la ville est à l’homme : la trame de son environnement naturel et imaginaire.
Deux écrans transparents manipulés par les danseurs créent un système d’apparition/disparition et d’invitation au parcours dans un labyrinthe qui capture et libère en même temps les danseurs.
Pour nous rappeler que toute pensée de l’homme au sein de la ville ne peut être qu’une pensée du corps, du corps en action, en mouvement.
6- THREE BY FOUR AND AGAIN (Cycle pour jardin seul)
Chorégraphie et interprétation : Samuel WATTS
Musique : SAYCET - Chloé – Aphex Twin
Durée : 9 minutes
Un corps végétal se meut au fil des quatre saisons. Changements et transformations du réel en une temporalité imaginaire. Cycle.
7- FLOW DOWN OPUS 12
Chorégraphie : Hervé ROBBE
Musique : SIBELIUS – valse Triste et bruits urbains
Durée : 13 minutes
Interprétation :
Shaïnez ATIGUI, Marine FERNANDEZ, Marie PASTORELLI, Yukiko SAKAI, Yui SUGANO, Horng-yi LIEN, Chika NAKAYAMA, Melissa GUERIN, Haruka MIYAMOTO, Floriane ZACCARIA, Charles DALERCI, Benjamin GOUIN
A contrario d’une accélération frénétique, une danse qui invite douze jeunes danseurs à goûter l’être ensemble. Les corps se mettent à l’unisson de gestes et de déambulations poétiques, dans le partage et l’écoute. La danse se déploie sur une musique de Sibelius et de bruits urbains, elle dessine de multiples traversées fluides. Un paysage en forme de fugue qui se révèle par les ricochets des mouvements ou l’écho de leurs empreintes.