Résidence mai 2008
Ateliers 21-31 juillet 2008
Projet Politique de la ville inscrit dans le prolongement du projet Opus 2006 qui s’est déroulé aux Puces de Marseille de janvier à décembre 2006.
Le projet Opus 2007-2008 reprend et prolonge le projet 2006 avec la même volonté de replacer la danse dans le tissu quotidien de la ville et de la rue mais aussi la peinture, l’écriture, la musique, la parole et l’art de la photographie, celui de la vidéo, du costume…
Il s’est déroulé en deux temps : une première partie en quelque sorte nomade et aléatoire / une seconde plus sédentaire au studio de Marseille Objectif Danse à la Friche de la Belle de mai.
Le projet met en équilibre instable le travail de Barbara Sarreau avec d’autres pratiques de création : la peinture, la photographie, l’écriture, l’art du costume, la musique, le théâtre et avec d’autres intervenants : Christine Prévot (écriture), Sarah Veillon (art du costume), Pierre Blanchart (peinture), Lionel Briot (photographie), Bertrand Daurat (musique) et Régis Goudot (théâtre).
Barbara Sarreau interroge et invente sa place à l’intérieur du corps mouvant de la ville et de la cité. Elle en habite les différents lieux et s’y risque entièrement comme elle l’a toujours fait.
Elle répond à sa manière au constat de Stéphanie Aubin qui dans un écrit notait que « […] les compagnies se sont trouvées coupées de la vie […] »
Bilan, par Fred Khan, journaliste, témoin.
Ici, autour d’un noyau dur d’une dizaine de personnes venaient s’agréger, pour une demi-journée ou plus, des groupes de participants. À de très rares exceptions près, ils étaientamateurs, certains n’ayant absolument aucune pratique artistique et très éloignés des enjeux de la création. En tout cas, très peu étaient familiers de la danse contemporaine.
Indéniablement, les plus assidus étaient ceux qui, par ailleurs, participaient déjà à des ateliers ; mais majoritairement d’écriture et donc sans aucun lien avec des préoccupations chorégraphiques.
Mais, la très grande hétérogénéité des "compétences" et des niveaux n’était pas vécue comme un handicap, plutôt comme une évidence. Il s’agissait bien évidemment de faire avec toutes ces différences. Le propos n’était pas une confrontation avec un objet ou une forme dont on ne possède pas les codes, mais une plongée dans la matière même du travail sensible. Un ressenti intérieur que chacun était constamment invité à extérioriser, à formuler avec son corps, mais aussi ses mots et dans l’usage de différents médiums…
C’est donc très concrètement, physiquement autant que mentalement et intellectuellement, que les participants ont été plongés dans un environnement propice à l’exploration sensible. L’atelier a non seulement exploité le potentiel du studio de danse de la Friche, mais a également largement débordé sur l’extérieur. Ne serait-ce que le travail photographique, réalisé avec Lionel Briot, samedi 27 juillet au matin. Dans une friche pour une fois quasi déserte pour cause de période estivale, des binômes accompagnés par le photographe ont pu concevoir des portraits extérieurs. Les images tirées sur grands formats se sont ensuite transformées en matériau fictionnel… Images fixes contre corps en mouvement, absence-présence, virtuel-réel, autoportraits imaginaires, jeux de séductions… La vie quoi !
La pluridisciplinarité fut l’un des moteurs de ce "laboratoire". Les corrélations entre la danse et l’écrit, la musique, la photographie, le costume, le jeu théâtral étaient autant de prises supplémentaires que chacun pouvait saisir. Le témoin compris. Il serait vain de tenter d’énoncer les opportunités que cette pluridisciplinarité a offert.
Mais de toute évidence, elle a permis de surmonter des blocages, de déplacer les centres d’intérêts des uns et des autres, d’ouvrir des pistes d’actions et de réflexion. Dès l’échauffement, les intervenants comme les participant circulaient entre les médiums pour passer sans rupture d’un geste à un autre, d’une pratique à l’autre.
Impulsions de danse, de peinture, d’écriture, de couture, de photographie de jeu théâtral pour, au bout du compte, tenter de produire un mouvement autonome, singulier mais
partagé. (…)