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Soirée cinéma : Carte blanche à Marseille Objectif Danse

dimanche 21 mai 2000 à 19h
au Cinéma Le Miroir

Dans le cadre du Festival Les Musiques du 18 au 27 mai 2000, organisé par le GMEM, et en collaboration avec la cinémathèque de la Danse.

Dans l’Antiquité, un certain flou règne entre trois Muses « Euterpe, Terpsichore et Polymnie » qui gouvernent la danse et, respectivement, la musique instrumentale, la poésie lyrique et la géométrie. D’emblée, la danse est associée à d’autres formes tout en entretenant avec la musique une relation placée sous le signe d’une confusion fertile. Balanchine ne préconisait-il pas de "voir la musique et écouter la danse" ?
L’adéquation note à note entre la danse et la musique se renverse dans la modern dance qui pratique généralement la commande musicale. John Cage et Merce Cunningham coupent les ponts, ne reconnaissant plus pour règle que le partage en toute indépendance du temps et de l’espace. La première génération postmoderne pousse plus loin et expose en silence sa parenté avec tes arts visuels. Les générations suivantes poursuivent te questionnement sur la relation, adoptant ad lib. accompagnement atmosphérique ou tapisserie d’ambiance, collage musical, soutien dramatique, mélange des genres musicaux le tout dans un dialogue explicite pouvant aller jusqu’au bras-le-corps.
Le programme proposé par Marseille Objectif Danse boucle une boucle : dans la danse sur une table du premier film, un extrait du Boléro de Béjart, le rythme masculin engloutit la femme-mélodie tout comme, dans le dernier, la "musique de table" des percussions masculines semble impérieusement prendre toute la place.
Une boucle, oui, mais pas un cercle vicieux car, en mouvement et en trois dimensions, la danse peut faire corps de la pensée, de la théâtralité et de la musicalité.

Denise Luccioni


 

Première partie à 19h
Boléro 1961, vidéo, extrait de 10’, NB, sonore film de Jean-Marc Landier, chorégraphie de Maurice Béjart, musique de Maurice Ravel, avec Tania Ban et le Ballet du 20e Siècle.
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Le premier film réalisé peu de temps après la création du fameux ballet.
 
Cave of the Heart 1976, 16 mm, 7’, sonore, couleur, chorégraphie Martha Graham, musique de Samuel Barber, avec Takako Asakawa.
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Magnifique solo de Takako Asakawa sur le thème de la danse de Vengeance de Médée.
 
Variations V 1966, 16 mm, 50’, NB, sonore, film d’Arne Arnbom, chorégraphie de Merce Cunningham, musique de John Cage, images électroniques de Nam June Paik, avec Carolyn Brown, Merce Cunningham, Barbara Lloyd, Sandra Neels, Albert Reid, Peter Saul, Gus Solmons.
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Pièce enregistrée au Studio Hambourg mêlant danseurs, musiciens et techniciens. L’électronique y joue un rôle important : outre l’intervention des images vidéo de Paik, on notera que le son est produit par les danseurs au moyen de dispositifs réglés (ou déréglés) par John Cage, David Tudor et Gordon Mumma.
 
Trio A 1978, 16 mm, 11’, NB, muet, film de Robert Alexander, chorégraphie de et avec Yvonne Rainer
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Chorégraphie de 1965 jetant les bases de la danse "minimale". Yvonne Rainer demeure l’une des pionnières du mouvement dit de la Judson Church dans les années 60 à New York.
 
Water Motor 1978, 16 mm, 9’, NB, film de Babette Mangolte, chorégraphie et danse de Trisha Brown
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Solo de Trisha Brown montré deux fois : à la vitesse normale puis au ralenti.
 
Improvisation 1986, 16 mm, 12’, couleur, sonore, film d’Eric Pauwels, avec Pierre Droulers.
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Comme le titre l’indique, ce film propose plusieurs degrés d’improvisation : sur le plan musical (bande sonore composée d’un morceau jazzy de Thierry De Mey et Peter Vermeersch), sur le plan la danse (Droulers enchaîne librement des mouvements très personnels), enfin au niveau cinématographique (Pauwels, dans la tradition du cinéma-vérité, réalise là un plan-séquence épuisant et époustouflant).
 
Muurwerk 1987, extrait 5’, NB, film de Wolfgang Kolb, chorégraphie de Roxane Huilmand.
 
Musique de table 1999, 6’, film de Thierry De Mey, chorégraphie de Wim Vandekeybus
 
Tarantula with Tarantella 1991, 16mm, 7’, couleur, sonore, film de Robert Tucker, chorégraphie et interprétation Robert Kovich.
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Solo très nerveux et anguleux de Robert Kovich. L’interprète danse sur le silence puis, gagné par une sorte de transe, termine en chantonnant et en dansant une tarentelle.
 

 
Soirée présentée par Denise Luccioni