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Yvonne Rainer

Yvonne Rainer est née en 1934, à San Francisco où elle a grandi dans une famille d’immigrants italiens anarchistes.
 
En 1956, elle déménage à New York où elle étudie la danse avec Martha Graham tout en acquérant une formation classique. Au début des années 1960, elle participe aux ateliers d’Ann Halprin et fréquente assidûment les classes de Merce Cunningham et Robert Dunn, où elle rencontre plusieurs artistes avec lesquels elle fondera, en 1962, le Judson Dance Theatre dont elle sera la chorégraphe la plus prolifique et la plus polémique. À l’instar de ses membres, Rainer brouillera la ligne franche séparant habituellement les danseurs des non-danseurs.
 
Rainer créée plusieurs œuvres marquantes du répertoire du Judson, dont We Shall Run, Terrain [1963] et Part of a Sextet [1964].
Lors de la conception de At My Body’s House [1963], elle demande aux ingénieurs Billy Klüver et Harold Hodges de mettre au point des transmetteurs radio miniatures lui permettant d’amplifier les sons de sa respiration.
 

No Manifesto*, en 1965, prône une esthétique rudimentaire et anti spectaculaire qu’elle concrétise en 1966, avec le premier volet de The mind is a muscle : Trio A. Flux ininterrompu de mouvements complexes, cette pièce exige du danseur qu’ils ne regarde jamais en direction du public lors de son exécution. Devenue ensuite œuvre indépendante, Trio A est rejouée depuis par Yvonne Rainer et de très nombreux autres interprètes.
 

En 1969, elle crée Continuous Project-Altered Daily, pièce avec laquelle elle se dégage de son rôle d’auteur et qui sera à l’origine du collectif Grand Union, qu’elle fonde en 1970. Bien qu’elle intègre l’image projetée dans des environnements scéniques depuis ses premières pièces, Rainer réalise son premier film Lives of Performers en 1972.
 

À partir de 1975, elle se consacre à la création de films [sept longs métrages entre 1976 et 1996] dans lesquels elle joue du montage disjonctif, intégrant ses performances de danse, narrations, textes et photographies. Elle y développe des « juxtapositions radicales », suivant le terme emprunté à Susan Sontag, qui touche aux rapports entre la fiction et le documentaire. La manière dont elle traite l’image est fortement influencée par sa connaissance du corps. Ses films abordent des thèmes tels que le féminisme [Film about a woman who.../1974, Kristina Talking Pictures/1976], la violence politique [Journeys from Berlin/1980], l’exclusion sociale [Privilege/1990], la maladie et le vieillissement [MURDER and murder/1996].
 
En 2000, à l’invitation de Mikhail Baryshnikov, elle revient à la chorégraphie avec After Many a Summer Dies the Swan.
 
Depuis, elle a créé six pièces qui puisent à une grande variété de sources : histoire du spectacle, culture populaire, manifestations sportives, sciences économiques...
 

* NON au grand spectacle non à la virtuosité non aux transformations et à la magie et au faire-semblant non au glamour et à la transcendance de l’image de la vedette non à l’héroïque non à l’anti-héroïque non à la camelote visuelle non à l’implication de l’exécutant ou du spectateur non au style non au kitsch non à la séduction du spectateur par les ruses du danseur non à l’excentricité non au fait d’émouvoir ou d’être ému

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The concept of dust, or How do you look when there’s nothing left to move ? D’où vient cette musique ? texte de Soyoung Yoon (PDF - 129.6 kio)

The concept of dust, or How do you look when there’s nothing left to move ? Article du Monde du 18/08/15_Le collectif contestataire de Judson Church par Rosita Boisseau (PDF - 4.9 Mio)

The concept of dust, or How do you look when there’s nothing left to move ? The concept of Dust, interview d’Yvonne Rainer, in Art Press n° 427, nov 2015 (PDF - 3.5 Mio)