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40 espontáneos

2005 - printemps

Les vendredi 17 et samedi 18 juin 2005 à la Cartonnerie, la Friche la Belle de Mai

Production 36 Gazelles La Ribot/Londres. Coproduction Le Quartz scène nationale de Brest, La Bâtie Festival de Genève, Les Spectacles Vivants-Centre Pompidou, Théâtre de la Ville/Paris, Festival d’automne à Paris.
Pour la réalisation de ce projet, Marseille Objectif Danse a reçu le soutien de Mécènes du Sud. Avec l’aide de l’ONDA.

Conception et direction : La Ribot Assistant à la direction : Juan Dominguez Assistantes : Corinne Garcia, Tania Arias Winogradow
Interprètes : les Espontaneos Lumière : Daniel Demont Costumes et scénographie : Karine Vintache et La Ribot
 

Je suis intéressée par ce que signifie le terme « espontáneo » dans le langage de la tauromachie. Un « espontáneo », c’est quelqu’un qui saute dans l’arène et qui prend la place du toréro. Un individu qui brise les règles du jeu et ajoute une dose excessive et inutile de danger à la fête, au risque de transformer l’art de la corrida en boucherie. Les « espontáneos » que je vais rassembler pour ce projet ne sauteront pas dans l’arène, mais sur une scène. Et, bien que cet acte soit risqué, cela ne se transformera pas en boucherie, seulement en ce que l’on peut appeler de l’art.
 

Je reconnais le génie (Robert Filliou/1926-1987) et l’artiste (Josephe Beuys/1921-1986) que nous portons tous en nous. Ce qui m’intéresse, c’est le « corps intelligent » que nous exprimons. Ce « corps intelligent » est organique, flexible, il s’adapte aux situations, se contamine et collabore par et avec les autres, ainsi qu’avec l’environnement. C’est parfois un corps oublié, subjugué, réduit à l’esclavage, torturé, maltraité, cassé, assassiné et mis à nu par le système social, la religion, la morale, la société du bien-être et son confort, le show-business, et tant d’autres choses encore.
 

Je travaille par jeux et par actions : des « missions impossibles » que je propose aux « espontáneos », au travers desquels nous reconnaissons ce « corps intelligent ». Il s’agit de toucherà l’essentiel de l’exercice, de l’action, de la répétition et de la mémoire. Des choses qui se résolvent par la pensée et l’écoute avec le corps ; retrouver une intelligence plus intuitive pour l’utiliser dans son sens le plus fondamental.
 

Je m’étais toujours imaginé que ce projet serait pour moi une chose divertissante comme sur un plateau de cinéma, avec un mégaphone à la main et des ordres donnés aux « espontáneos », façon Kubrik. Mais, à mesure que j’avance, cela se transforme en un travail avec un mégaphone à la main et des paroles qui passent d’oreille d’« espontáneo » en oreille d’« espontáneo ». C’est beaucoup plus individuel, subtil, petit. Je m’en rends compte en enlevant et en remettant mes vêtements, avec mes objets les plus chers, comme la chaise, les chaussures à talons, les couleurs vives , le silence, les actions quotidiennes décontextualisées et les règles du jeu dérangées.

Maria La Ribot
Londres, 11 mars 2004
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