Compositeur grec, né à Athènes le 23 décembre 1945.
Son père, sculpteur, et sa mère, peintre, lui procurent un fort environnement artistique et militant dans la Grèce d’après-guerre et une grande liberté qui sont sans aucun doute à l’origine de son parcours original et indépendant. Son éducation est principalement autodidacte : il partage une double passion pour la peinture (il exposera ses œuvres dès l’âge de douze ans) et la musique, qu’il découvre grâce à la radio et le piano qui lui est enseigné par une amie de la famille.
En 1963, il s’installe à Paris pour y poursuivre ses études musicales et décide définitivement d’abandonner la peinture. Ses premières œuvres sont marquées d’une part par le sérialisme et d’autre part par les recherches de Xenakis. Qualifiant lui-même ces toutes premières pièces d’"études", il ressent la nécessité d’approfondir un langage plus libre et plus personnel, davantage en rapport avec ses convictions qui le rapprochent des univers de John Cage et de Mauricio Kagel, et celui du théâtre qu’il découvre des coulisses suite à son mariage avec la comédienne Edith Scob.
En 1971, Georges Aperghis compose sa première pièce de théâtre musical, à l’origine d’une grande partie de ses investigations désormais largement tournées vers les rapports de la musique au texte, de la musique à la scène.
A partir de 1976, Georges Aperghis va partager son travail en trois grands domaines : en premier lieu, le théâtre musical avec la création de l’Atelier Théâtre et Musique (ATEM) installé à Bagnolet, structure avec laquelle il renouvelle complètement sa pratique de compositeur.
Faisant appel à des musiciens aussi bien qu’à des comédiens, les spectacles de l’ATEM sont inspirés du quotidien, de faits sociaux transportés vers un monde poétique, souvent absurde et satyrique, créé au fur et à mesure des répétitions. Tous les ingrédients (vocaux, instrumentaux, gestuels, scéniques....) sont traités également et contribuent - en dehors d’un texte préexistant - à la dramaturgie des spectacles. De 1976 à 1990, on compte une vingtaine de spectacles signés par Georges Aperghis avec l’ATEM.
Une grande série de pièces pour instruments seuls, composées à la destination d’interprètes précis et introduisant suivant les cas des aspects théâtraux, parfois purement gestuels, peut faire le lien avec le deuxième volet de son travail : la musique de chambre et pour orchestre, vocale ou instrumentale, riche de nombreuses œuvres pour des effectifs très variés. Il n’y abandonne pas son goût pour l’expérience et une certaine provocation, mais à la différence du théâtre musical, rien n’est à vocation proprement scénique et tout est déterminé par l’écriture.
L’opéra, troisième domaine, peut être considéré comme une synthèse : ici, le texte est l’élément fédérateur et déterminant et la voix, le principal vecteur de l’expression. Georges Aperghis a composé six ouvrages lyriques. Il écrit actuellement son septième à partir de Tristes Tropiques de Claude Lévi-Strauss (création à l’automne 1991).
Compositeur prolixe (plus de cent numéros à son catalogue), Georges Aperghis construit, avec une invention jamais tarie, une œuvre personnelle qui défie les classifications.