du jeudi 25 au samedi 27 mars 1999 à la Minoterie, théâtre de la Joliette
Création en Novembre 1998 au Vivat/Armentières. Co-production Le
Vivat/Armentières. Projet subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication Direction de la musique et de la danse. Avec l’aide de l’Adami et de Marseille Objectif Danse. Remerciements à Georges Appaix compagnie La Liseuse et Michèle Paldacci.
chorégraphie Martine Pisani avec Theo Kooijman, Philippe Riéra, Anja Schmidt lumière Caty Olive son PAN textes Theo Kooijman, Stéphane Mallarmé, Maurice Scève, Philippe Riéra.
J’avais beaucoup ramé d’un grand geste net assoupi, les yeux au
dedans fixés sur l’entier oubli d’aller, comme le rire de l’heure coulait
alentour.
L’air d’aller est avant tout l’aventure d’une forme.
Contrairement à Là où nous sommes, nous voudrions glisser d’une
proposition à l’autre presque sans rupture.
Nous laisser conduire ou dériver.
Du grave au léger, du mouvement au texte, de la parole à la
musique, du bruit au silence.
Martine Pisani et sa Compagnie du Solitaire ont offert une création très
émouvante.
Ils ont posé leur propre couleur, celle de la douleur aérienne, celle de l’errance légère. Trois visages aux yeux rougis de pleurs, un corps de femme
empli de larmes. « Plus je m’absente et plus le mal s’en suit » disent-ils.
Mais jamais ce désespoir n’est écrasant. Gestes fragmentaires, souples,
décalés. Le mouvement est fluide et la manière pleine de dérision. Cette retenue du corps, cette espièglerie, cette limpidité forment la politesse
du désespoir. Jusqu’au trépignement final, jusqu’à reprendre pied dans
la vie.