Martine Pisani, là où elle est.
Nourrie de ses rencontres successives - David Gordon, Yvonne Rainer ou encore Odile Duboc, qu’elle cite volontiers comme les plus marquantes -, de sa participation aux activités du Groupe Dunes - Madeleine Chiche et Bernard Misrachi à Marseille, la danseuse autodidacte des années 80 devient chorégraphe au début des années 90 en fondant La compagnie du solitaire. Pièce après pièce, elle travaille par ricochets et par rebonds, s’attachant le plus souvent à creuser une piste dont le potentiel n’aurait pas été suffisamment exploré lors d’une étape précédente. Elle adopte rapidement comme postulat que le simple fait de réfléchir est déjà une action. Cohérente, elle garde aussi toujours à l’esprit qu’il y faut du jeu pour mettre les corps et la réflexion en mouvement. C’est avec ce détachement caractéristique que Martine Pisani cherche l’espace entre. Elle cherche l’espace nécessaire pour que le sens reste ouvert. Entre être et jouer, elle cherche la bonne distance. Et elle démontre que pour savoir jouer, il faut parfois s’y prendre avec sérieux.
Martine Pisani vit et travaille à Paris.
Elle se lance dans la danse à 22 ans en faisant aussitôt ses débuts d’interprète avec le Groupe Dunes - Madeleine Chiche et Bernard Misrachi qu’elle rencontre à Marseille.
Parallèlement elle suit de nombreux stages dont ceux avec Odile Duboc et avec des chorégraphes américains comme David Gordon et Yvonne Rainer qui lui permettent de cultiver une danse non virtuose, débarrassée de tout formalisme. Son parcours chorégraphique s’est fortement nourri des œuvres de Robert Bresson, Guy Debord, Stéphane Mallarmé, Laurence Weiner, Robert Filliou pour ne citer que les plus marquants.
A partir de 1992, elle crée La compagnie du solitaire et les pièces suivantes :
Fragments tirés du sommeil trio 1992, U-Nighted duo 1993 en collaboration avec Marco Berrettini et Caty Olive, Le grand combat solo 1993, sur un texte de Frédéric Valabrègue, Là où nous sommes quatuor 1996, Le son des choses 1997, pièce sonore sur Dracula de Bram Stoker en collaboration avec Antoine Lengo et Manu Coursin, L’air d’aller trio 1998, sans trio 2000, Ce que je regarde me regarde duo 2001, Slow down sextuor 2002, Bande à part sextuor 2004, Contre Bande 2005 solo avec un choeur d’amateurs, o please tll e me solo 2006 pour Lorenzo de Brabandere, commande du Vif du sujet, group 2007, pièce pour 17 étudiants du Groupe de recherche chorégraphique de Poitiers, Hors sujet ou le bel ici trio 2007.
Depuis 2007, elle envisage la création sous forme de cycles qui réunissent des travaux autour d’une même thématique, de formes et formats variables. C’est un moyen de diversifier les cadres de la rencontre, dans des économies et des temporalités différentes.
RUNNING TIMES (2007-2010) s’articule autour de la matière temps avec Road Along Untitled Moments (R.A.U.M.), performance 2007 à Xing/Bologna (I), Blink, commande 2008 pour sept danseurs de la Zagreb Dance Company à Zagreb (HR), one shared object PROFIT AND LOSS sextuor 2009 en collaboration avec Martin Nachbar à Berlin (D), Hold the line ne quittez pas, performance in situ 2010 pour La Galerie, centre d’art contemporain à Noisy le Sec (F), one-more-ti-me pièce pour huit étudiants créée au Teatro Maria Matos à Lisbonne (PT) en 2010, as far as the eye can hear, trio conçu pour le plein air en 2010 au jardin Fernando Pessa à Lisbonne.
Le diaporama RUNNING TIMES témoigne de ce cycle à partir d’une série de carnets de notes et de photos prises entre 2007 et 2010.
RELATIVITÉ GÉNÉRALE (2011-2014) comprend la création de deux spectacles, cosmos blues solo 2012 à Uzès Danse et rien n’est établi (quintet) dans le cadre du festival Dansfabrik au Quartz de Brest en mars 2014.
Ce cycle travaille la matière d’un corps incertain, qu’elle met en perspective avec certaines lois de la physique moderne.
Parallèlement elle crée Maison et Travaux, performance 2012 chez "Moments artistiques" Paris (F) et Jardin et Travaux, performance 2013 à la Friche la Belle de mai/Marseille et à l’Iselp/Bruxelles.
Elle réalise avec Oscar Loeser as far as the eye can hear, le film 2014 à partir de quelques séquences tirées de as far as the eye can hear trio 2010 ainsi que grandeur nature, une installation-performance créée à Marseille en juin 2015.
En 2017, elle crée au Festival Uzès Danse, Undated, pièce pour 10 interprètes.