du jeudi 25 au samedi 27 mars 1999 à la Minoterie, théâtre de la Joliette
avec l’aide de la Fondation Beaumarchais
Création en novembre 1996 aux Plateaux de la Biennale du Val de Marne.
Prix du festival « Vivat la danse » d’Armentières et tournée en 1997-98 en Allemagne, Autriche, Angleterre, Canada, Suisse dans le cadre des Bancs
d’Essai Internationaux.
chorégraphie Martine Pisani avec Theo Kooijman, Philippe Riéra, Anja Schmidt lumière Caty Olive son Kolatch
S’exposer aux regards, prendre un risque, être en équilibre, arriver,
se mettre dans tous ses états, douter, sauter dans le vide, être
pieds nus, tourner en rond, passer du coq à l’âne, marcher, parler
tout seul, s’interroger, prendre une action en route, se souvenir,
boire d’un trait, s’abandonner à la danse, à la musique, à soi-même,
fatiguer le corps, tuer le temps, s’essouffler, se lancer sans
ménagement, revenir en arrière, écouter, s’entraîner à un jeu
d’adresse, chercher sa place, être à côté de ses chaussures, regarder,
être désorienté, parcourir,
il s’agit de chercher à travers ce que nous sommes, là où nous
sommes, une liberté de comportement. Ce qui nous amène dans
des directions parfois contradictoires.
Nous aimons faire jouer les éléments entre eux ou les laisser à plat
plutôt que les enfermer dans une construction dramatique. Ainsi
les séquences sont conçues indépendamment les unes des autres et
entrent dans des rapports de résonance et d’échange.
Notre attention se porte plus particulièrement sur la mise en scène
du temps. Un temps qui pourrait se déjouer d’un ordre établi, un
temps discontinu, un temps qui hésite entre plusieurs possibles.
Dans des combinaisons sans cesse renouvelées, ils entrent en scène
quelques instants puis ressortent. Sans nous promettre jamais aucun fil
rouge. Au lieu de quoi, ils trottinent, esquissent un pas de danse, trébuchent
sur la scène blanche et nue avec la même désinvolture que pour une
séance de réglage. A l’évidence, ils prennent un plaisir toujours plus grand
à leurs sottises. Le public aussi. Le trio ne cesse d’inventer des nouvelles
façons de balancer bras et jambes, comme s’ils étaient totalement étrangers
à eux-mêmes et contraints par intermittences à sauver, à leurs propres
frais, la situation (de danse). Mais existerait-il quelque chose de plus beau
que n’avoir pas à se prendre au sérieux ?