mardi 30 juin 2009 et mercredi 1er juillet 2009 à 20h30 au merlan
production Charleroi/Danses ;
co-production et co-réalisation : KunstenfestivaldesArts, le Festival de Marseille, LeMerlan / scène nationale à Marseille, marseille objectif DansE, La Bâtie-Festival de Genève, Théâtre du Grütli à Genève ;
avec le soutien de : Brigittines, Centre d’Art contemporain du Mouvement et de la voix de la ville de Bruxelles, Centre National de danse contemporaine d’Angers.
conception et chorégraphie Pierre Droulers interprété et créé par Yoann Boyer, Thomas Hauert , Clémence Galliard, Hanna Ahti, Martin Roehrich assistant artistique Olivier Balzarini composition musicale et film Denis Mariotte lumières Yves Godin costumes d’andt conseiller chorégraphique Johanne Saunier conseiller dramaturgique Antoine Pickels collaborations artistiques Michel François, Gwendoline Robin
De l’unisson au chaos, du texte à la lumière, Walk, Talk, Chalk interroge la métamorphose des corps en mouvement. La nouvelle création de Pierre Droulers décline et enchevêtre trois moments.
La marche Walk : comme un combustible, un moteur en route, la vie qui va et qui défile.
Le pourparler Talk : des mots comme paysage sonore et mental, échanges de pensées, rumeurs.
Le coup de craie Chalk : évocation de la danse, jubilation du geste et du mouvement, traces de leurs passages.
WTC, trois lettres qui appellent une image fatale : un couple uni qui s’effondre, des souvenirs, des cendres…Et la vie reprend son cours.
Pour Walk, la notion qui prévaut est celle de la mise en mouvement. Une mise en mouvement qui ré-interroge l’unisson. Une idée qui fait suite à une réminiscence : celle d’une improvisation effectuée à Bruxelles en 1997 par Pierre Droulers. Voyant Droulers s’exécuter, Steve Paxton se fait alors fort de restituer une copie conforme de cette improvisation. Mais ce qu’on voit alors surgir en filigrane de ce calque, revêt une autre signature. C’est au cours de ce type d’expérience que l’ego prend conscience de sa totale relativité, constate Droulers. Car c’est peut-être au contraire dans la réinterprétation que réside la création. D’où l’idée de la réappropriation. Dans Walk, il est question de se réapproprier la marche, la réintégrer, entre mouvement et immobilité.
Dans Talk, l’enjeu est celui de la parole : un moment où l’on embrasse d’un même regard communication et incommunicabilité. Pierre Droulers y fait apparaître les écrivains dont certains des textes furent pour lui des textes fondateurs : Waltzer, Joyce, Benjamin, Dickinson, Kleist, autant de littérateurs qui vont servir une polyphonie tissée au fil des mouvements. S’articule alors une observation attentive du lien qui s’établit entre écriture et geste. Le texte sera matériau d’expérimentation et surface d’appui. Il sera entendu et formulé. De là, naîtra le sous-texte, réinterprétation critique de ce qui est à l’oeuvre. Dans Talk, il est également question du passage à la parole et du rapport que les danseurs, essentiellement vecteurs du langage corporel, entretiennent avec le langage articulé, la prise de parole et la prise de pouvoir qui en découle. Souvent, existe un désir d’y accéder mais une façon étrangère d’y être.
Enfin, Chalk évoque la jubilation des corps et des traces par eux générées. Une jubilation sans doute toute occidentale, une dépense illusoire. Chalk sera jaillissement, suspension, pesée : une traduction de cette jubilation du mouvement. Une jubilation qui trouvera à s’exprimer avec force dans l’effacement de la trace. Un mouvement qui sans cesse redessine celle-ci, la modèle, la sculpte pour mieux l’éradiquer. De quelle manière ? Le champ reste ouvert...
Pour nourrir la gestation de Walk Talk Chalk, trois ateliers ont été menés en amont. Trois moments de travail avec des artistes qui sont venus nourrir le développement du projet. Des nourritures de deux types : le travail de production proprement dit mais au-delà, un acte d’échange qui modifie chacun. Trois périodes de travail en trois villes aux topographies caractéristiques, renvoyant pour Pierre Droulers à chacun des trois mouvements : Marseille, pour Walk*, Genève pour Talk et Lisbonne pour Chalk. Une volonté de sortir des espaces de travail conditionnés pour une approche aux conséquences déterminantes.
*avec marseille objectif DansE, en octobre 2008