vendredi 15 et samedi 16 avril 2011 à 20h à la Minoterie, théâtre de la Joliette
une programmation marseille objectif DansE, en collaboration avec La Minoterie
production CNDC Angers, coproduction Les Subsistances, Lyon ; les Spectacles vivants – Centre Pompidou, Paris ; CND, Pantin ; Festival d’Automne, Paris.
Avec le soutien de FUSED, FACE et la New England Foundation for the Arts / National Dance Project, avec le soutien généreux de la Doris Duke Charitable Foundation.
x-sud est subventionnée par le Conseil régional Languedoc-Roussillon, le Conseil Général du Gard et la ville de Nîmes
chorégraphie Deborah Hay, adaptation et réinterprétation Laurent Pichaud, musique silences et Muppet Show/broadway songs en aléatoire et superposés
pu a été créé en 2006. Il faisait suite à la création par Deborah Hay d’une pièce de groupe nommée o,o pour 7 performers français réunis à cette occasion, et dont je faisais partie.
pu est le solo adapté de Room, solo-origine que Deborah Hay nous a transmis à chacun et qui a aussi servi à l’écriture de o,o.
Dans le protocole d’adaptation, chaque soliste s’engage à pratiquer quotidiennement le déroulé de Room, 5 jours sur 7, durant trois mois minimum, avant toute présentation publique. De cette pratique quotidienne, le solo adapté se créé.
2006 a donc choisi pu :
pu, comme j’ai pu le faire, comme un but pas si facile que ça à atteindre
Pu, comme l’expression-symbole possible de Puissance
pus, une substance macérée à expurger, un peu sale
C’est écrire la difficulté.
Eprouvée face à cette pratique quotidienne et l’état dans lequel elle me mettait. Mes résistances et mon mental trop maîtrisant-méprisant vis-à-vis du lâcher-prise visé.
Alors tant qu’à faire, trouver un titre qui dise cela, ce travaillé-là.
Et tant qu’à faire, créer une bande son impossible, superposée, aléatoire pour rendre ce travaillé-là malaisé à faire et peut-être à regarder.
Tant qu’à prouver l’épreuve.
Quatre ans et demi après, Marseille et le présent de la Minoterie, sous la structure en bois si singulière de la salle du haut et le cercle des spectateurs qui m’empêche de faire face. C’est la logique même de Room et de Deborah Hay qui propose ce cercle pour matérialiser une question posée par Deborah elle-même, question qui active ma présence en scène ce soir : et si chaque cellule de mon corps a le potentiel d’inviter à être vu en train d’abandonner l’habitude de faire face à une seule direction.
De l’absurde et de l’impossible risqués au présent. C’est une invitation.
Laurent Pichaud