jeudi 4 et vendredi 5 novembre à 20h | friche la belle de mai
création les 19 et 20 novembre 2020 à l’Atelier de Paris – CDCN
production GBOD ! / Anne Louchard
coproductions et accueils studios Centre chorégraphique national de Tours – Direction Thomas Lebrun | Atelier de Paris – CDCN | Centre d’art contemporain les Tanneries – Ville d’Amilly | Théâtre du Beauvaisis – Scène Nationale | Centre Chorégraphique National d’Orléans – Direction Maud Le Pladec | Kunstencentrum BUDA –
Courtrai – Belgique prêt de studio CCN de
Roubaix – Ballets du Nord avec le soutien de la DRAC Hauts-de-France au titre de l’aide au projet
chorégraphie et interprétation Rémy Héritier musique Eric Yvelin lumière Ludovic Rivière costume Valentine Solé sculpture Gyan Panchal collaborations artistiques Jean-Baptiste Veyret-Logerias [chant-voix], David Marques [regard extérieur]
En arrivant dans la salle, Une forme brève se présente comme une installation : un plateau bordé de rideaux, ouvert dans ses plus grandes dimensions, où sont disposées trois sculptures minimales : une barre métallique, une clôture, des pendrillons dégagés du sol.
Avant de se trouver là, ces objets étaient liés à d’autres usages. Ici, tout à la fois sculptures, scénographie, marqueurs spatiaux et de mémoire, ils posent le décor d’un potentiel d’action et d’un terrain à investir.
Comment une chorégraphie peut-elle produire de la disparition ? Comment un acte artistique se fait oublier pour laisser le champ libre à « un bloc de réalité pure » sans renoncer à la fiction ni à la composition ?
Je fais l’hypothèse que la danse n’est jamais cette chose qui s’agite dans les corps sous nos yeux. On ne voit pas la danse, on la fabule.
Pareil au pistage animal, ce que l’on voit et entend n’en est que la trace, attestant de son passage comme de sa disparition.
Disparaître, ici, c’est se livrer entièrement aux expériences conjuguées du flux, de l’incarnation, de l’intuition et intensifier au maximum les capacités d’attention des spectatrices et spectateurs.
Disparaître, c’est se trouver parmi les choses sans hiérarchie entre soi et l’environnement.
Une forme brève est alors un flux ininterrompu de danse, de musique, de lumière, de voix mettant en présence des forces contraires, voire contradictoires, pour basculer dans des actions résolument concrètes.
En sortant, on réalise qu’Une forme brève n’a cessé de s’éloigner de l’image aperçue en entrant au profit de l’expérience associative qu’elle contenait en germe, invisible. Rémy Héritier